L’empathie : au coeur du travail social ?
L’humain et le contact : c’est avant tout l’essence même des métiers du travail social. Assistant·e social·e, infirmier·e, aide-soignant·e, éducateur·rice spécialisé·e — la liste est longue, mais tous ces métiers se rejoignent sur un point crucial : ce sont des métiers de contact. De grandes aptitudes humaines et sociales sont nécessaires aux professionnel·le·s de ce secteur. Elles sont parfois attendues avant même les compétences techniques. Petit focus sur l’importance primordiale de l’empathie dans le travail social.
Empathie : nom féminin
Faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent. (Larousse)
C’est la capacité à comprendre et à partager les émotions, les sentiments et les expériences d’autrui. “Mets-toi à sa place, ça ne doit pas être facile”, une phrase fréquemment entendue et qui prend tout son sens ici. Compétence sociale cruciale, l’empathie permet de créer des liens plus profonds avec les autres. Elle favorise la compassion et permet de mieux comprendre les besoins et perspectives de celleux qui nous entourent.
On parle beaucoup d’empathie dans le secteur du médico-social. Si assurer que tous les professionnel·le·s du secteur en sont dotés est probablement faux, nous pouvons néanmoins affirmer qu’elle est plus que nécessaire : comment imaginer s’occuper quotidiennement d’inconnu·e·s sans se soucier de leur situation ?
Dans ce secteur, le bien-être et la dignité des individus sont au cœur de la mission. L’empathie n’est donc pas simplement une qualité souhaitable, elle est essentielle. Pour mener à bien leur mission, ces professionnel·le·s doivent faire preuve d’empathie constante dans leurs interactions.
Comprendre l’empathie
L’empathie est une faculté complexe qui peut être explorée sous différents angles. Plusieurs empathies sont mises en avant selon les sources, allant de 3 types a plus d’une dizaine. Nous évoquerons ici les 3 types d’empathie les plus couramment cités dans le cas précis d’un·e professionnel·le du médico-social.
- L’empathie cognitive est la capacité de comprendre la perspective ou l’état mental d’une autre personne. Elle implique de voir les choses du point de vue de l’autre, de saisir ses sentiments sans les ressentir soi-même. Par exemple, un travailleur social utilise l’empathie cognitive pour comprendre pourquoi une famille en difficulté est hésitante à accepter l’aide proposée. Cela lui permet d’adapter son approche pour mieux répondre aux besoins et aux préoccupations de la famille.
- L’empathie émotionnelle est la capacité de partager les sentiments d’une autre personne. Elle permet de ressentir les émotions que l’autre personne éprouve, comme si elles étaient les nôtres. Elle est cruciale pour créer des liens forts avec les patient·e·s et leurs familles. Par exemple, un assistant social peut ressentir la douleur émotionnelle d’une famille qui vient d’apprendre un diagnostic grave. Cela lui permettra de leur offrir un soutien plus humain et réconfortant.
- L’empathie compassionnelle est la capacité de ressentir de la compassion pour quelqu’un et le désir d’aider cette personne. Elle combine la compréhension des émotions de l’autre avec un engagement à apporter un soutien. Elle est essentielle pour motiver des actions bienveillantes et un soutien actif. Par exemple, un travailleur social ressent le besoin d’aider une personne SDF et se mobilise pour lui trouver un hébergement.
L’importance de l’empathie dans le secteur médico-social
En contact quasi quotidien avec des personnes en situation de faiblesse, le ou la professionnel·le du médico-social doit faire preuve de ces 3 types d’empathie pour réaliser au mieux sa mission. L’empathie permet de construire des relations de confiance avec les autres. Les personnes prises en charge seront plus satisfaites car elles se sentiront mieux comprises. Cela a donc un impact direct sur l’amélioration de l’accompagnement proposé.
De plus, le ou la professionnel·le faisant preuve d’empathie pourra plus efficacement coopérer avec ses collègues et communiquer malgré les différences d’opinions. En période de crise (avec ses collègues, patients, personnes accompagnées…) une personne pourra plus facilement aider à résoudre le conflit si celle-ci comprend les points de vue des autres.
Pas de panique si vous ne vous sentez pas grand empathe… Votre sens du relationnel, vos compétences techniques, votre professionnalisme vous seront bien sûr largement suffisant pour travailler dans le secteur. Quelques conseils toutefois pour développer votre empathie :
- Suivre des formations spécifiques qui mettent l’accent sur le développement de l’empathie (exemple ici)
- Se renseigner sur le sujet, lire des articles et des témoignages de professionnels du même secteur
- Prendre le temps d’écouter activement vos patient·e·s et collègues : une écoute attentive, des réponses pertinentes
- Encourager une réflexion personnelle sur vos propres réactions émotionnelles, et celles des autres
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