[ Portrait ] Jeanne, infirmière aux urgences pédiatriques

infirmiere pediatrique

Jeune diplômée de 22 ans, Jeanne exerce depuis un an en tant qu’infirmière aux urgences pédiatriques d’un CHU. Depuis toujours passionnée par le soin des enfants, ses expériences en tant qu’animatrice et baby-sitter, en plus de son stage de dix semaines, l’ont confortée dans cette voie. Elle s’épanouit donc tout naturellement dans ce service où l’écoute, l’accompagnement psychologique, le soin et la prévention sont au cœur de son quotidien.

En quelques mots, comment définirais-tu ton rôle en tant qu’infirmière aux urgences pédiatriques ?

Mon rôle en tant qu’infirmière urgentiste auprès d’enfants est d’évaluer, stabiliser et soigner les enfants. Ainsi il faut écouter, accompagner et rassurer, autant les enfants que leurs familles.

Quelle est l’idée reçue qui gravite le plus autour de ton métier ?

Le fait d’être les “petites mains” des médecins et que notre rôle se résume à distribuer des médicaments. Au-delà de suivre des prescriptions médicales, notre rôle est primordial.
Nous sommes au quotidien au contact du patient, nous sommes les premiers à alerter lorsque quelque chose ne va pas. On est responsable de l’évolution de l’état de santé du patient, on exerce les soins et on est attentif à la douleur et à sa gestion. Nous sommes également un soutien psychologique et émotionnel au quotidien. Sans oublier notre rôle de prévention et de sensibilisation sur des domaines de santé publique ! Pour mon cas en pédiatrie, nous faisons de la prévention sur la mort inattendue du nourrisson, sur l’allaitement, sur l’alimentation et les facteurs de risque des maladies respiratoires (ex : le tabagisme passif chez les enfants asthmatiques).

À l’inverse, y avait-il une chose que tu ne soupçonnais pas ?

Je ne soupçonnais pas qu’une infirmière avait autant de responsabilités. C’est un métier dans lequel on doit avoir des connaissances accrues sur différents sujets. Il faut savoir travailler sous pression et prendre des décisions rapides, encore plus dans un service d’urgences comme le mien.

Quelles sont tes “bulles de décompression” ?

Parler des situations difficiles et faire des débriefing avec ses collègues ou avec sa hiérarchie est un bon moyen de comprendre ce qu’on a bien fait, ce qui est inévitable et les points à améliorer si une prise en charge similaire venait à se reproduire.
Enfin, je pense qu’avoir des activités en dehors du travail est un excellent moyen de décompresser. Chaque personne est différente et il faut trouver ce qui nous anime. Pour ma part c’est la peinture, le sport et voir mes proches.

Aurais-tu des conseils à donner à un·e étudiant·e qui voudrait se lancer dans cette voie ?

S’accrocher ! Ce sont des études difficiles, physiquement, émotionnellement et intellectuellement parlant. Il faut sans cesse se remettre en question et apprendre. On ne se rend pas compte avant d’avoir mis les pieds dans un service de soins à quel point les infirmiers et infirmières sont en première ligne des émotions d’autrui. Il faut savoir se protéger et apprendre à trouver ses limites. Mais si c’était à refaire, je le referai 1000 fois parce que c’est la voix qui me correspond. Je me sens bien dans ce que je fais, auprès des enfants et de leurs familles.